Tetsave 5779

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas. La dernière a été particulièrement difficile. Entre attentat sordide, accident dramatique et ambiance tendue à cause des élections, on a parfois du mal à faire face. Il y a en plus de tout cela, la grande douleur du départ de notre maître Rav Rosenberg zatsal. On se prend des fois à rêver de trouver un refuge dans lequel on pourrait s’enfuir pour faire comme si tout cela n’existait pas. Un espace protégé, réservé à des choses positives, à de bonnes nouvelles, un lieu dans lequel on trouverait uniquement ce que l’on vient y chercher. Est-ce possible ?

Bonne nouvelle : oui. La preuve, c’est que cela a existé. De quoi nous permettre d’être convaincus que cela va donc ré-exister. Vous l’aurez deviné, il s’agit du Mishkan, puis plus tard du Beth Hamikdash.

Cette mitsva exceptionnelle présente un certain nombre de particularités. L’une d’entre elles est le fait qu’elle est attachée à un lieu, donc un espace. Pour l’accomplir il ne suffit pas de la faire, il faut rentrer dedans. Les mitsvoth de ce type ne sont pas nombreuses. On comptera par exemple le mikvé, la Souccah ou encore la terre d’Israël. C’est une dimension très particulière. Une expérience totale. Quand on pénètre dans un espace, on s’y trouve entièrement. Chaque partie de nous même participe et profite de la mitsva.

Il y a à mon avis encore une expérience qui permet une telle intensité, c’est l’étude de la Thora. Toute personne ayant vécu cette expérience sait que le limoud est une immersion totale. On constate d’ailleurs que pour rendre cette chose possible on construit des lieux exclusivement réservés à cela. On les appelle Yeshiva, beth hamidrash ou synagogue. Pouvoir y consacrer un moment de sa vie, où devrais-je dire SE consacrer un temps à l’étude, c’est un grand mérite. Cela permet de découvrir la saveur de l’investissement sans concession.

Ma première expérience de yeshiva a eu lieu à Marseille quand je n’avais que 14 ans. J’ai étudié quelques années à la Yéshiva Ketana, fondée par le Rav Kohn et mon père aléhem hashalom. Rav Rosenberg en était le Rosh Yeshiva. Je ne pourrais oublier le plaisir qu’il éprouvait et partageait avec nous dans le limoud. Nous étions de jeunes enfants, mais son visage rayonnait littéralement quand il parlait de Thora. Il nous a fait découvrir le bonheur d’étudier et le goût si délicieux de la Thora. Il était un parfait équilibre de rigueur et de proximité. On redoutait tout autant que l’on désirait échanger avec lui et attirer son attention. Il était de ces hommes qui s’investissent corps et âme dans ce qu’ils font. Il a formé une génération d’élèves dont beaucoup enseignent à leur tour la Thora et certains sont d’éminents rabanim. Nous lui devons beaucoup et espérons être dignes de l’enseignement et de la joie de la Thora qu’il nous a transmise.

Puisse HaShem protéger son peuple afin que nous vivions cette période de simha comme il se doit. Amen

Je rappelle à tous mes amis que nous nous retrouvons ce mardi 19 février au Gala des 20 ans d’Alef Ledoroth, dont vous trouverez les détails dans la carte d’invitation ci-après.

Shabbat Shalom

Rav Yakov Sitruk

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