Pekoude 5779

Parnassa pas cacher, Parnassa sans Hashem

La parasha fait état des comptes financiers relatifs à la construction du Mishkan. Nos sages racontent que Moshé a tenu, de sa propre initiative, à présenter au peuple d’Israël la liste des dépenses dans un souci de transparence. Il apparait clairement que Moshé Rabénou, cet homme au dessus de tout soupçon, considère que même pour ce lieu de Kédousha qui est la résidence d’HaShem, il est impératif de respecter les règles de la droiture et de l’honnêteté, et de le prouver.

De façon général, ce qui concerne les données liées à l’argent, est appelé ‘’Parnassa’’. Tout le monde est d’accord pour affirmer que la problématique de la Parnassa fait parti des préoccupations majeurs de chaque personne. Et de fait, la Thora nous explique que, suite à la faute de Adam, l’homme est sanctionné dans le domaine de la subsistance : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front.

On est cependant en droit de se demander si cette phrase prononcée par HaShem est une fatalité ou le risque d’une difficulté probable. Est-il possible de s’extraire de cette sentence ? Qui n’a pas rêvé de posséder à l’avance de quoi vivre sans être obligé de gaspiller son énergie pour survivre ? D’après beaucoup de nos Maîtres, c’est possible. Bonne nouvelle, non ? La Thora nous ’’promet’’ dans le deuxième paragraphe du Shéma que cela dépend de nous. Véaya im shamoa… et si tu écoutes mes commandements… afin de m’aimer et de me servir… je te donnerais la pluie et la récolte… tu mangeras et tu te rassasieras. Est-il écrit dans ces versets que l’on DOIT travailler ? On va donc comprendre que le travail est un moyen de gagner sa vie, un droit et surtout une démarche structurée qui nous permettra de fonctionner selon des règles. Car le bien fondé de ce principe, mais aussi de la réaction d’HaShem à la faute de Adam, c’est de nous permettre de réaliser de l’importance à respecter les règles.

Le Rav H’eykin zatsa’’l nous racontait un jour que lors de sa captivité pendant la deuxième guerre mondiale, il lui a été ordonné de déplacer un objet le jour de Shabbat dans un domaine public. Pour ne pas enfreindre les lois du Shabbat (midéorayta), il a eu l’idée de demander à une autre personne de l’aider. Son chef s’est alors mis en colère en disant : il n’est pas nécessaire d’être deux pour porter cette chose, et d’ajouter : le faire à deux, ce n’est pas du travail ! Le Rav a compris ce jour là, le sens des paroles des H’ah’amim. Le travail n’est pas défini par son résultat, mais par la façon dont il est fait. Il est alors, la meilleure école pour intégrer la notion de « règle ».

Le premier principe, c’est la volonté d’HaShem et de la Thora. Dans toute démarche, il y aura toujours une Halah’a, donc une règle pour nous guider et nous orienter. Redéfinissons à présent le principe de la Parnassa. Il ne s’agit pas juste d’un moyen de se nourrir. Ce n’est pas non plus une malédiction ou un sort jeté par HaShem à cause de la faute. C’est tout simplement une chance pour nous de percevoir la combinaison HaShem/homme. Si j’applique les notions de règle dans ce domaine je peux espérer bénéficier de la part qui provient d’HaShem. De cette dimension qui s’appelle la Bérah’a. Dans le cas contraire, comment espérer qu’Il soit mon associé ? Etre droit et honnête, c’est inviter HaShem à être notre partenaire. Moshé Rabénou a mérité le qualificatif de Nééman (digne de confiance). On le comprend encore un peu mieux dans notre Parasha. Il semblerait que ce soit à la portée de tous !

Shabbat Shalom

Rav Yakov Sitruk

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