Vayera 5780
Un épisode célèbre de la vie d’Avraham est raconté dans la Parasha de la semaine. C’est son incroyable «plaidoyer» pour Sodome.
Cette ville avait en effet touché le fond de l’immoralité et, fut de ce fait «condamnée» à l’extermination. On y transgressait tous les interdits, et c’est grave, mais le pire c’est qu’on y interdisait tout simplement la pratique du bien. Une histoire connue le prouve.
Une jeune fille qui avait osé donner à manger à un pauvre, fut condamnée et torturée à mort. Elle fût jetée prêt d’une ruche pleine d’abeille, le corps enduit de miel.
Avraham va tout de même essayer de sauver cette ville en implorant Hashem de toutes ses forces. Même s’il n’y parvient pas, nous apprenons en passant qu’une situation n’est jamais totalement désespérée. Les seuls survivants de Sodome seront Loth et ses deux filles. Ils se réfugièrent dans le flanc de la montagne et alors eut lieu la destruction de Sodome. Les filles de Loth crurent à ce moment que le monde était entièrement détruit. Elles s’imaginèrent que la survie de l’humanité ne dépendait que d’elles. Elles décidèrent donc d’avoir une relation incestueuse avec leur père. De cette union naîtra un enfant qui s’appellera Moav et un second nommé Amon. Du peuple de Moav, plus tard, naîtra Ruth qui sera l’ancêtre du roi David lequel sera celui du Mashiah’.
Pour résumer, le Mashiah’ naîtra d’une union incestueuse. Devrait-on crier au scandale ? Bien au contraire, disent nos Sages. Il y a là une grande leçon : Aucune situation n’est désespérée. Même lorsqu’une personne, croyant s’être éloignée complètement du judaïsme, commet ce qui pourrait sembler être irréparable, on ne connait pas la fin de l’histoire. Ses descendants, tôt ou tard, reviendront. Non seulement pour faire partie du peuple d’Israël mais peut être même pour y jouer un rôle essentiel.
Cet optimisme n’est pas de l’inconscience, il est réalisme. Avraham n’a jamais désespéré de qui que ce soit. C’est sans doute la raison pour laquelle sa prière, même si elle ne semble pas avoir été exaucée, a été prise en compte par Hashem.
Le midrash va encore plus loin. Il nous enseigne que le Mashiah’ descendra de deux tribus. Celle de Yéouda, la plus noble des tribus d’Israël, par son père, mais également celle de Dan, la plus humble des tribus du coté de sa mère. Le Mashiah’ incarnera la synthèse de toutes les parties du peuple d’Israël, des plus nobles aux plus humbles, des plus pieuses à celles qui le sont moins. Seul un maître capable de telles Midoth pourra jouer ce rôle pour notre peuple.
La conclusion s’impose : on a besoin de tous les juifs pour bâtir l’avenir d’Israël et pour enfin le voir couronné par la venue du Mashiah’ que nous appelons de nos vœux, qu’il vienne tout de suite ! Amen.
Shabbat shalom
Rav Yakov Sitruk