VAYAKEL-PEKOUDE 5780

On peut affirmer, sans risque de se tromper, que la situation actuelle angoisse tout le monde. Cette peur et cette appréhension sont légitimes, mais il nous appartient de leur donner un sens.

Commençons par rappeler les paroles de la Guemara dans Meguila : Dieu n’éprouve le peuple juif que lorsqu’il a d’abord créé la solution. Si ce virus qui bouleverse le fonctionnement de l’humanité toute entière est une épidémie, n’oublions pas qui en est à l’origine : Hakadosh Barouh’ Hou. Un message qui a récemment circule nous rappelle au nom de notre maître le Ari za’’l, que les événements catastrophiques n’ont d’emprise que sur ceux qui en ont peur. On doit sans doute comprendre que le drame d’un événement négatif, c’est qu’il fait peur. Le test duquel nous devons tous sortir vainqueurs, consiste à préciser de quoi avons-nous peur ? Pendant cette pandémie mondiale, beaucoup de personnes traversent des difficultés sans aucun lien avec elle. Avons-nous le droit de considérer que telle ou telle épreuve est la pire de toute où la plus grave ? Il va sans dire que cette situation est pour le moins inhabituel et imprévisible.

Cependant, pour un homme capable de réaliser que tout ne vient que d’Hashem, elle est une occasion supplémentaire de définir notre foi. Il me semble que ce qui préoccupe et perturbe le plus dans ce virus c’est l’inconnu. Le sentiment que les hommes sont impuissants face à cette réalité. Ce constat vient sans doute du fait qu’on a tendance à croire qu’on est capable de faire face à TOUTES les situations. Et voilà qu’un microscopique microbe chamboule le quotidien de toute l’humanité. Et permet subitement aux hommes de prendre conscience que seul Dieu peut prévoir l’avenir. Cette conviction inébranlable, nous en parlons tous les jours dans la prière du matin.

En effet, avant le shéma nous récitons un texte dans lequel nous disons Boré réfouot ! Nous remercions et rendons hommage à Hashem pour tous les remèdes et les solutions qu’il crée au quotidien. En d’autres termes, nous voilà dans une situation complexe pour laquelle une solution existe déjà. Les questions sont donc les suivantes : * Quelle est la nature de notre émouna vis-à-vis d’Hashem ? * Avons-nous peur de l’épreuve et de nos limites ou de nos capacités à faire face à la situation ? * Que faisons-nous dans ce nouveau « mode de vie » pour sortir plus grand et plus fort de cette épreuve ? Evidement, à ces questions de fond les réponses sont innombrables. Qui suis-je pour vous en imposer ? Par contre, en les posant clairement on a découvert qu’une immense partie de ce problème dépend de nous. Ce qui donne de la force à l’être humain, c’est de sentir qu’il est capable de maîtriser la situation. Maîtriser un événement, ce n’est pas l’avoir choisi, mais choisir comment le vivre. Je ne doute pas une seconde que notre peuple a les capacités d’affronter les épreuves. Nous l’avons malheureusement prouvé maintes fois dans notre histoire. Voilà pourquoi je suis confiant et convaincu que nous saurons sortir de cette situation encore plus grands et plus forts.

Mon père Zatsa’’l disait toujours : « l’existence de Dieu ne dépend pas des hommes, c’est la présence de Dieu qui dépend des hommes ». Donnons-lui notre confiance et nous découvrirons sa présence.

Shabbat shalom

Rav Yakov Sitruk

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