Behar 5778

La période du Omer

Nous sommes dans une semaine qui nous interpelle par la proximité de deux hillouloth : celle de Rabbi Meir baal Hanès et celle de Rabbi Shimon bar Yoh’aï.

Rabbi Meir baal Hanès, connu pour son immense piété et sa connaissance de la Torah, était un homme très proche du peuple. Il avait notamment la préoccupation de renforcer les couples en les aidant à trouver et garder leur harmonie.

A plusieurs reprises, il sut mettre de côté le Kavod dû à sa condition de Rav pour réconcilier un couple. Souvenons-nous de l’épisode de cette femme dont le mari exigeait qu’elle dénigre ce grand maître pour lui prouver sa loyauté. Le Rav n’a pas hésité à faire preuve d’ingéniosité pour le satisfaire sans toutefois qu’elle ne lui manque de respect.

On peut retenir cette leçon à l’occasion de sa Hiloula : un grand Rav se doit d’être attentif aux petites choses. Non pas que le Shalom Baït en soit une. A nous au contraire d’en faire la chose la plus importante. L’harmonie dans un foyer ne signifie pas seulement bien s’entendre mais créer l’intimité dans laquelle les enfants pourront s’épanouir sans avoir à chercher ailleurs affection, sérénité et assurance.

Un couple équilibré, c’est la garantie d’une famille dont les enfants le sont aussi : la meilleure façon de préparer l’avenir.

La relation « vraie » est celle qui consiste à concilier proximité et éloignement. C’est cette dimension qui s’appelle le Kavod. Elle crée entre nous une relation authentique.

L’exemple type est celui de la relation avec nos parents, nos maîtres, et évidement (ainsi que nous y invite la Guémara de H’oulin p84), avec notre propre épouse.

Après la disparition de ses 24.000 élèves, Rabbi Akiva au lieu de sombrer dans le désespoir, va recréer une Yéshiva dans le sud d’Israël. Le nombre des étudiants de cette institution était certes très réduits, mais Rabbi Meïr Baal Hanès et Rabbi Shimon bar Yoh’aï en faisaient partie. Ils sont les élèves de Rabbi Akiva qui se relève de cette tragédie. Sa force et sa résolution seront grâce, notamment à eux, couronnés de succès.

La Hiloula de Rabbi Shimon bar Yoh’aï marque la fin de ce deuil terrible. Comme son maître, il a risqué sa vie pour étudier la Thora, découvrant par cela les secrets qu’elle contient, alors inconnus de tous. Le peuple juif ‘’fête’’ cet événement comme un magnifique hommage à nos Rabanim, qui sont notre véritable patrimoine et notre richesse.

Cette période sera donc marquée par notre attachement aux H’ah’amim et à ce qu’ils représentent pour nous. Dans la tristesse et le désarroi, mais également l’espoir et la joie.

Rabbi Akiva incarne donc le courage et l’espoir dont il est lui-même issu.

On retiendra en conclusion que dans chaque épreuve de la vie, il ne faut jamais se décourager.

Si on a prié, recommençons et prions encore. Si on espère et que la solution n’est pas venue, continuons d’espérer.

Comme dit le verset : « Espère en D…, renforce ton cœur et espère en D… »

Shabbat shalom

Rav Yakov Sitruk

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