Vayeḥi 5779

Avec la fin du livre de Béréshith, nous pouvons faire un point sur cette magnifique période des patriarches et de leurs familles. Que d’enseignements de leçons et de conseils nous ont ils inspiré!

Les Hahamim rappellent souvent que la période de la fin ressemblera à celle du début. Ce qui veut dire que la fin des temps reproduira les mêmes mécanismes que l’on découvre dans le livre de Béréshith. Prenons par exemple les années passées en Égypte par Yaacov et sa famille. Ils y ont rejoint Yossef devenu vice roi de ce royaume phare symbole de la civilisation de l’époque.

Au départ, c’est un enfant tout juste sorti de l’adolescence qui arrive dans ce pays comme esclave. On sait également de lui que le qualificatif lui correspondent est « Tsadik ». Les versets de la Thora sont formels, ils trouvent grâce aux yeux de tous, et il ne parle que d’Hashem. Ainsi son maître, un certain Potifar, homme puissant et influent auprès de Pharaon, réalise que tout ce que Yossef entreprend il le réussi. Mais il perçoit que c’est grâce à Hashem qui est en permanence avec lui. Comment, s’interroge Rashi, un homme qui ne connaît pas Hashem, qui n’a jamais rencontré de juif (en existe-t-il ?) est qui est idolâtre, pouvait il constater (voir selon le texte) la présence d’Hashem ? La réponse qu’il nous propose est simple: Yossef parlait continuellement d’Hashem. On dirait en langage actuel qu’il y va en permanence de son si D… Veut et grâce à D… Hashem est constamment dans ses propos.

Je voudrais approfondir cette qualité de Yossef. Il n’y a pas forcément de raison d’admirer les personnes qui parlent beaucoup d’Hashem. Sauf si cela exprime et reflète un attachement véritable. Mais évidemment, comment savoir ?

Après la mort de Yaacov,ses fils sont très inquiets. Sur le retour, ils se disent que leur père disparu, Yossef va peut être vouloir se venger de ce qu’il lui ont fait. Ils se présentent à lui en prétendant qu’avant de partir, il a ordonné que l’on dise à Yossef qu’il doit protéger ses frères. C’est à ce moment que ce dernier va révéler toute sa dimension spirituelle. Il répond qu’il ne peut pas leur en vouloir. S’il est vrai qu’ils ont pu avoir une intention négative, Hashem avait un tout autre projet. Tout ce qui s’est passé était pour le bien. Yossef précise : sans votre démarche, je n’aurais pas pu sauver le monde de la famine.

Ce qui apparait dans cette épisode, c’est la conviction de ce Tsadik que tout vient d’hashem. Sans parler de leur responsabilité personnelle, il répond à ses frères qu’il ne sont que les outils utilisés par D… pour mener à bien son projet. Qu’un homme n’est jamais victime de quiconque, mais qu’il lui arrive ce qu’Hashem sait être bien pour lui.

Quel bonheur de vivre armé de cette certitude ! Quelle place reste t il a l’anxiété, à la rancœur ou l’amertume ?

Voilà une famille, celle d’Israël, exilée et perdue parmi des hommes aux convictions si différentes qu’on pourrait la croire perdue. Leur histoire ressemble tellement à la nôtre…

S’ils en sont revenus, c’est assurément grâce au rôle joué par Yossef. En expliquant à ses frères qu’il a pu sauver l’humanité par leur initiative, ne fait il pas allusion au sauvetage d’Israël de l’exil ? Car pour en sortir: une solution, celle de Yossef, rester connecté à Hashem. Réaliser qu’il est l’auteur de TOUT. S’il n’a pas suscité la haine du juif, c’est parce que malgré une « intégration » certaine qui le propulsera si haut dans la hiérarchie du royaume égyptien, il a su rester le juif de son enfance. Authentique et convaincu avec une certaine candeur.

Serait-ce la recette de la fin des temps?

Shabbat Shalom

Rav Yakov Sitruk

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