BESHALLAH 5780

Nous célébrons cette semaine un Shabbat exceptionnel appelé Shabbat Shira. Nous allons revivre l’histoire du peuple juif, dans un terrible moment de panique, lorsqu’il se trouve acculé devant la Mer Rouge et, poursuivi par les Égyptiens. L’un des plus grands miracles se produit alors. La mer s’ouvre et se referme après leur repassage.

Je serais tenté de considérer que juste après un autre miracle incroyable va se produire. En effet, le peuple juif se met à chanter. Sans se concerter, sans répéter au préalable, tout le monde va entonner la même chanson, avec les mêmes paroles sur la même mélodie. Qui l’eut cru ? On constate que cette expérience a suscité le même sentiment chez chacun d’entre eux.

Le Ramban nous enseigne que les Juifs du désert seront en mesure de se nourrir de la Manne grâce à l’événement de l’ouverture de la Mer Rouge. Il précise que ces derniers ont à ce moment-là pu profiter de Ziv Hashéh’ina (le rayonnement de la présence d’HaShem). La Guémara dans Bérah’ot nous rappelle que seuls les Tsadikim du monde futur ont ce privilège. Nos maîtres comparent cela au fait de manger ou boire dans notre monde. Jouir de la présence d’HaShem a le même effet que se nourrir. On peut considérer cela comme une alimentation qui assure la subsistance. Après avoir vécu Kriyath Yam Souf, les Juifs pouvaient subsister grâce à la manne. Ce n’était pas un pari gagné d’avance. Il est intéressant de noter que dans l’expression employée, on trouve le mot «profiter». Cela nous fait penser que le rapport qu’il y a entre la subsistance, la vie, et la rencontre entre l’homme et la Shéh’ina dépend de cette jouissance. Le plaisir et l’émotion sont donc considérés comme des éléments substantiels et vitaux.

Les Tsadikim du Olam Haba évoluent dans un monde réservé à ceux qui ont su choisir leur plaisir. Il est possible en effet dans la vie de définir ce qui me procure de la satisfaction ou du bonheur.

Prenons l’exemple de l’engagement. Des choix comme celui du mariage ou d’avoir des enfants, impliquent forcément certains renoncements. Ils sont pourtant à l’origine des plus grandes satisfactions qu’un homme peut connaître dans sa vie. C’est tellement simple ! Il suffit de choisir et de décider que dans ces expériences, se trouve le bonheur. C’est le secret du ravissement et de l’enchantement. Dans le texte de la Shira les Béné Israël ont clairement signifié leur perception de la présence d’HaShem. Ce moment qui commençait dans l’angoisse et la peur, se termine dans la joie. Ils sont joyeux et heureux. Non seulement par le dénouement de cette histoire, mais aussi par la rencontre avec HaShem. La Torah nous invite à de nombreuses Mitsvoth qui sont liées à l’amour. L’objectif étant de permettre à l’individu de vivre les expériences avec émotion, d’en retirer un véritable plaisir. Pour cette raison, les H’ah’amim ont institué dans la prière de tous les jours que l’on rappelle cette circonstance inoubliable en chantant au quotidien la Shira. Pour vivre intensément les vrais moments de plaisir !

Shabbat shalom

Rav Yakov Sitruk

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