Vayakel Peqoude 5777

Le mois de Nissan arrive. Avec lui n’est pas seulement annoncée la fête de Pessah, mais ce que la Torah appelle elle-même, « Hodesh hahaviv », le mois du printemps.

Ce mois qui est présenté dans la Torah comme le 1er de tous les mois, symbolise le « hadash » par définition, c’est-à-dire la capacité de renouvellement.

En effet, le calendrier juif est mixte, Solaire et lunaire. Concernant le cycle lunaire qui recommence tous les mois, il est une occasion de nous rappeler à quel point dans la vie, l’Homme a besoin de se renouveler. Il en est d’ailleurs capable. Si le mois démarre au moment de l’apparition de la nouvelle lune, c’est bien parce qu’avant de réapparaître elle va au préalable disparaître totalement. Elle est donc entièrement nouvelle à Rosh H’odesh.

Le printemps accueille le renouveau de la nature. Nissan qui va voir naître le peuple juif est un mois qui invite l’Homme à se retrouver complètement différent de ce qu’il était.

Comment est-ce possible?

La vie s’organise autour de deux pôles, ainsi que la Torah l’annonce dès le premier verset « בראשית ברא אלוקים את השמים ואת הארץ ». « Hachamayim » désigne non seulement le ciel mais tout ce qui est changeant. On voit bien dans une même journée que les cieux changent de couleur et tout au long de l’année, ils évoluent constamment selon les saisons.

Par contre la terre, elle, évoque la permanence, ce qui est stable.

Ces repères permanents rassurent et permettent de déterminer le cadre de la vie. Mais sans changements, on est également perdu, la vie risque d’être banale et ennuyeuse. Les deux sont donc indispensables.

La question est alors de savoir ce que l’on garde et ce que l’on change ?

La plupart des hommes ont choisi la voie la plus facile, c’est-à-dire de changer ce qui les entoure, à savoir les modes vestimentaires, les relations, les lois, les références.

L’homme entretient ainsi l’illusion du changement. Tout comme ceux qui changent de cadre pour oublier leurs soucis et leurs problèmes. Ils ont beau voyager au bout du monde ils les retrouveront toujours face à eux.

Le pari que propose la Torah est certes plus difficile mais également plus motivant et durable. Je garde les mêmes lois en décidant d’évoluer moi-même.

Prenons un exemple : la prière. On ne trouvera une nouvelle ferveur tous les jours qu’en puisant en soi une énergie nouvelle. Je ne suis pas identique d’une prière à l’autre. J’évolue entre deux shabatoth, entre deux fêtes ou deux circonstances qui en apparence se répètent.

Il en est de même dans tous les domaines. Celui qui accepte de se « renouveler », ne s’ennuie jamais mais découvre constamment un nouvel aspect de sa personnalité. Il entretient de plus une fraicheur synonyme de dynamisme.

Voilà l’une des réflexions que nous propose le mois de Nissan, mois du vrai renouvellement. H’odesh tov Oumévorah’.

Shabbat shalom

Rav Yakov Sitruk

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