Toldot 5779

La Thora nous invite pendant quelques semaines à réfléchir à-propos de l’héritage de nos pères. Leurs histoires, mais aussi leurs Midoth, leurs agissements et leurs enseignements sont autant de leçons et de repères pour leurs descendants, le peuple juif. La guémara dans le traité de Bérah’ot (26b) rapporte selon un avis que la Téfilah a été instituée par les Avoth. Avraham a instauré celle du matin, Itzhak celle de Minh’a et Yaacov a récité celle d’Arvith. Au-delà de la nature humaine qui contient naturellement une tendance à la prière, ils nous signifient les différences liées à cette démarche influencée directement par les circonstances. Ils incarnent chacun un stade de la vie et l’attitude qui nous permettra de faire face. Avraham, ce personnage révolutionnaire qui défie inlassablement les lois de la nature, qui escompte une improbable descendance à laquelle il est seul à croire, représente cette étape dans laquelle la émounah n’est alimentée que par la conviction. Le matin, tout est nouveau. Point de repère, d’indice ou de référence. Même prier peut alors sembler aléatoire. Voilà qu’Avraham nous donne l’exemple en étant celui qui dominera ses doutes, et se tourne vers Hashem dans la Téfilah.

Puis vient Itzhak. Au beau milieu de la journée, dans le courant des évènements de la vie, lorsqu’il nous est donné de penser que les choses sont établies et se poursuivent selon une normalité consentie, il va volontairement stopper cet élan afin de se recentrer grâce et autour de la prière. Mais il y a aussi dans l’existence, des moments de crépuscule. Des circonstances dans lesquelles les repères jadis si réconfortants, les indices et les références qui nous donnaient un sentiment de force voire d’invulnérabilité, volent en éclat nous laissant quelques fois désorientés.

Yaacov aurait eu toutes les raisons d’être frustré par la vie. Une épouse espérée mais remplacée, des enfants en commun qui tardent à arriver, une séparation prématurée, l’absence de son fils Yossef… sont autant de ‘’nuits’’ qu’il va devoir affronter. Alors Yaacov va nous révéler la puissance de la prière d’Arvith.

Croire, espérer, avoir confiance, malgré les tribulations rencontrées par chacun de nous, c’est précisément le sens de la Téfilah que nos Avoth nous enseignent. Il nous reste la lourde mais tellement belle tâche qui consiste à nous inspirer de ceux qu’ils ont été, à leur ressembler et à perpétuer leurs messages. Ceci est valable tant au niveau du peuple qu’à titre individuel pour honorer nos parents respectifs. Puisse leur mérite rejaillir sur nous, pour nous aider à en être digne. Amen

Shabbat shalom,

Rav Yakov Sitruk

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