Aḥarei moth Qedoshim 5778

Nos H’ah’amim s’opposent dans une discussion pour déterminer la date de la Création du monde. Selon rabbi Eliezer, cela s’est passé au mois de Tishri. Rabbi Yéoshoua quant à lui affirme que c’était au mois de Nissan. Nous pouvons expliquer cette Mah’loket de la façon suivante : le monde a été créé selon le premier en Tishri, donc au début de l’hiver. Par contre selon le second, c’est en été que l’existence débute. Ces deux mMîtres sont eux même les élèves Hillel et Shamaï qui discutent à propos de l’ordre de la création. D’après Shamaï Hashem a d’abord créé le ciel puis la terre, alors que d’après Hillel la terre a précédé le ciel. Chacun appuie évidement son avis sur un verset explicite de la Thora.

Les Maîtres et les élèves se retrouvent peut être dans un même débat. En effet le tout est de savoir qu’est ce qui devance quoi dans l’existence même des choses.

D’après Shamaï et son élève rabbi Eliezer, pour qu’une chose puisse exister, la raison de son existence doit être mis en place au préalable. La ‘’Siba’’ est obligatoirement antécédente à la ‘’Métsiouth’’. La notion de Din (rigueur) étant la logique et l’explication de tout, il faut une raison pour justifier chaque chose. Donc, l’hiver existera avant l’été. Car que pourrait donner une terre avant que les pluies l’irriguent ? L’hiver est une longue période de préparation à ce qui pourra apparaître en été. C’est la saison ‘’Siba’’.
Mais, si l’on considère que la ‘’Métsiouth’’ est le véritable objectif, elle n’a pas ‘’besoin’’ de préparation. Le principe du Hessed si cher à Hillel, incarne une possibilité d’exister sans que les raisons et justifications ne soient perceptibles dans notre monde. Les éléments que l’homme côtoie, ne peuvent pas dépendre directement de l’explication qu’il est en mesure de fournir. L’été est l’objectif. La réalité des choses, leur essence, l’exploitation des potentiels… En un mot l’existence !

Ces deux notions portent d’autres noms : ciel et terre. Ne dit on pas grâce au ciel ? Il est la raison, l’explication mais aussi le Din.

La terre est quand à elle le domaine des hommes, plus réel, concret, accessible.

Le mois de Iyar est appelé dans les textes : Ziv. Ce mot désigne le rayonnement. Il est un éclairage perçu de façon indirect. La source véritable reste abstraite voire cachée. L’été est une réalité perceptible puisque la nature donne ses fruits, elle met à notre disposition son potentiel, elle nous invite à découvrir les réalités de la création. Mais nous savons parfaitement que la source véritable se trouve plus haut, plus en amont, dans une dimension qui nous dépassent.

Lorsque l’été arrive, nous accueillons avec joie les éléments qui nous indiquent tout ce à quoi nous devons aspirer.

Le mois de Iyar est non seulement riche, mais il nous ramène à tant de miracles pour lesquels notre reconnaissance à l’égard d’Hashem est infinie. Puissions nous voir la terre d’Israël donner TOUT qu’elle ‘’contient’’ et le peuple juif dans son intégralité y vivre pour s’élever toujours plus haut. Amen

Rav Yakov Sitruk

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