Vayehi 5778

Cette semaine nous achevons la lecture du livre de Berechith.

Le Ramban, un de nos grands commentateurs, nous explique à partir des sources des H’ah’amim, que la fin des temps se déroulera sur le même schéma que celle de Berechith.

Le Rav en tire plusieurs enseignements, dont je ne retiendrais qu’un seul : le fait que les enfants d’Israël conduisent la dépouille mortelle de Yaacov Avinou comme il nous l’a demandé afin de l’enterrer en Eretz Israël, à Kiriath Arba.

Lorsque les égyptiens virent passer le convoi, ils s’exclamèrent tous : « évèl kaved lémitsh’ayim», « c’est un grand deuil pour l’Egypte ».

Il est vrai qu’avec la disparition de Yaacov Avinou, s’arrêtait la bérah’a, la bénédiction sur le pays d’Egypte: en effet, tout le temps durant lequel notre patriarche s’y trouvait, le pays ne connaissait aucune famine, disette ou problème.

Avec son départ, c’est donc la bénédiction qui cesse.

Mais, plus encore, le monde a été impressionné par le nombre extraordinaire de personnalités qui accompagnaient le corps de Yaacov.

Au delà de cela, dans la mesure où l’on transpose cette image à la fin des temps, cette dernière pourrait peut-être signifier que le monde s’exclamera en voyant le peuple juif revenir sur sa terre, accompagné d’un cadavre.

Je ne peux m’empêcher de faire une comparaison avec ce qu’a connu notre peuple après la guerre de 1939-45, où la Shoah nous a laissé exempt de six millions de nos frères.

Le monde a vu ce peuple, Israël, revenir sur sa terre à ce moment là, en disant : « Quel grand deuil ! »

J’ai toujours été frappé par le fait que le monde soit toujours à nos cotés lorsqu’il s’agit de pleurer nos morts. On les retrouve rarement lorsqu’il s agit de célébrer nos joies.

Dans tous les événements commémoratifs, par exemple pour la shoah, il y a toujours beaucoup de représentants officiels. Pour ce qui est de fêter la naissance de l’état d’Israël ou autres réjouissances, les « amis » sont beaucoup moins nombreux.

Peut-être est-ce le prix à payer pour nous voir « entourés ».

Je pense surtout que, se réjouir avec quelqu’un, c’est être son véritable ami. Un ami n’est pas seulement celui qui partage notre peine. Il a surtout du bonheur à partager le notre.

Il s’agit là d’un test dont j’espère qu’il s’avérera très rapidement vérifié dans l’histoire, quand le monde se réjouira avec nous, ainsi que l’a annoncé d’ailleurs le prophète Tsfania, dans le chapitre 3 au dernier verset : le retour des juifs sur leur Terre sera un moment de gloire et de satisfaction pour le monde entier.

Quand nous verrons cette prophétie accomplie, l’on comprendra que nous sommes réellement à la porte de la fin des temps.

Rav Yossef-Haïm Sitruk zatsal

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